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lun 29 février 2016 (12h32), mar 1er mars 2016 (12h32), mer 2 mars 2016 (12h32)

Religieuse à la fraise

KAORI ITO & OLIVIER MARTIN-SALVAN

Japon / France

Une rencontre entre deux corps.
Elle 40 kg. Lui 120.
Le gros et la petite.
La Japonaise et le Français.
Olivier Martin-Salvan, comédien-chanteur.
Et Kaori Ito, danseuse-chorégraphe.

Donner à voir cette rencontre. À partir de contraintes physiques des deux corps, jouer avec la monstruosité de leurs différences. Une confrontation entre deux mondes et l’envie de faire un échange. « Si moi j’étais dans ton corps et toi dans le mien ? » Échanger les corps, inverser les rôles. S’essayer à la discipline de l’autre… Olivier et Kaori s’opposent et s’affrontent, ils cherchent à danser ensemble.

Malgré les apparences, Kaori et Olivier ont beaucoup de points communs : ils partagent un goût insatiable de la rencontre et de la nouveauté qui les a conduits hors de leurs terres natales. Ils ont également tous deux l’habitude que leur corps et les clichés qu’ils transportent prennent la parole avant qu’ils n’aient ouvert la bouche. « La grosse brute sans cervelle » et « la petite japonaise qui ne comprend sans doute pas le français » passent leur temps à déjouer ces idées reçues et, chacun de son côté, l’un par la danse, l’autre par le théâtre et le chant, a fait de son corps un instrument d’expression artistique, de liberté et de dépassement. Quand ils se sont rencontrés, ces explorateurs des limites se sont amusés de leur altérité fondamentale, qui grossit à la loupe les différences entre l’homme et la femme et entre les humains en général. Et bien sûr, en interprètes, ils se sont pris a rêver de ce qu’ils feraient s’ils avaient le corps de l’autre. De nombreuses figures mythiques et mythologiques sont nées de cette rencontre : Eve née de la côte d’Adam, David et Goliath, King Kong et sa belle captive, une petite fille et son père telle qu’elle le rêve, l’Ogre et le Petit Poucet, un centaure, un exosquelette, et d’autres qu’on ne peut rattacher à rien de connu. Si les religieuses pouvaient parler (mais elles ont apparemment fait vœu de silence et d’abnégation en attendant d’être mangées), elles vanteraient sans doute l’alliance de leur petit chou et de leur gros chou qui produit un nouveau corps encore plus appétissant. La recette qu’ont préparée Olivier et Kaori a elle aussi ce genre de vertu apéritive pour l’imaginaire. (Benjamin Lazar)

KAORI ITO (Japon)
Née à Tokyo, Kaori Ito étudie le ballet classique dès l’âge de 5 ans avec Maître Syuntoku Takagi. À 18 ans, elle est reconnue comme meilleure jeune danseuse et chorégraphe par le critique Ryouiti Enomoto. En 2000, elle part aux États-Unis pour intégrer la section danse de l’Université Purchase de l’Etat de New York, où elle y étudie les techniques de Graham, Cunningham, Limon et Horton. De retour au Japon, elle obtient, en 2003, un diplôme de sociologie et d’éducation à l’Université de Saint-Paul à Tokyo. La même année, elle obtient une bourse et repart à New York dans le cadre du Programme d’Etude International pour les Artistes du gouvernement japonais. Elle étudie à l’Alvin Ailey Dance Theater, puis travaille avec la compagnie Nai-Ni Chen. Elle chorégraphie et danse pour Joyce Soho et participe à une résidence au Queens Museum of Arts. De 2003 à 2005, elle tient le premier rôle dans la création de Philippe Découfle, Iris. Elle travaille aussi aux côtés de Véronique Caye dans la pièce Line de Ryu Murakami, intègre le Ballet Preljocaj (Centre Chorégraphique National d’Aix-en-Provence) et travaille sur Les 4 saisons d’Angelin Preljocaj. En 2006, elle danse dans Au revoir Parapluie de James Thiérrée et continue sa collaboration avec lui sur Raoul et Tabac Rouge. En 2008, elle assiste Sidi Larbi Cherkaoui pour le film Le bruit des gens autour avec Léa Drucker et travaille de nouveau avec lui en tant que soliste dans l’opéra de Guy Cassiers ; House of the sleeping beauties. Cette même année, Kaori Ito prend les rênes d’une première production, avec sa pièce Noctiluque, qu’elle présente en France et en Suisse. Inspirée de La Métamorphose de Kafka, l’univers onirique qui s’en dégage entremêle shintoïsme, manga, monde fantastique, dans un récit poétique à la croisée entre cirque, danse et théâtre. Kaori Ito approfondit ensuite son langage chorégraphique propre lors de sa création intitulée SoloS présentée au Japon, au Théâtre National de Marseille et au théâtre de Merlan, spectacle qu’elle recréera en 2012 à la biennale de Lyon. Seule interprète, elle y interroge sa propre identité de chorégraphe-interprète féminin. Kaori Ito chorégraphie la nouvelle pièce Island of no Memories, dans laquelle elle y interroge le souvenir et l’oubli. Ce spectacle est sélectionné pour le programme Modul-Dance du Réseau EDN (European Dance Network), qui soutient pour deux ans la création de ses projets personnels. Elle reçoit également le prix du meilleur jeune chorégraphe pour l’année 2010, et le prix de JADAFO au Japon. En 2011, elle fait une collaboration avec Denis Podalydès pour Le Cas Jekyll 2 et en 2012 sur Le Bourgeois gentilhomme et L’homme qui se hait. Elle co-chorégraphie par ailleurs pour Plexus, son portrait par Aurelien Bory. Après avoir dansé et collaboré avec Alain Platel sur le spectacle Out of Context, Kaori Ito crée ASOBI, produite par Les Balletc C de la B, et présenté dans le cadre de la 2e édition du Festival DañsFabrik. Elle crée ensuite Religieuse à la Fraise avec Olivier Martin-Salvan pour le festival d’Avignon (2014). En 2015, elle reçoit le prix Nouveau talent chorégraphie de la SACD, est nommée chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, et crée Je danse parce que je me méfie des mots, duo avec son père sculpteur au Japon. Proche d’une famille danse-théâtre, elle y explore une écriture de plateau plus intime traitant de la filiation.

OLIVIER MARTIN-SALVAN (France)
Formé à l’École Claude Mathieu (2001-2004), Olivier Martin-Salvan travaille dès sa sortie d’école avec le metteur en scène Benjamin Lazar : Tabarin et son maître (spectacle de rue), Le Bourgeois Gentilhomme de Molière avec Le Poème Harmonique / Vincent Dimestre. Plus récemment, il conçoit et interprète Pantagruel de François Rabelais mis en scène par Benjamin Lazar et pour lequel il a été nominé en 2014 et 2015 pour le Molière du meilleur comédien dans un spectacle de théâtre public. Il joue également sous la direction de Jean Bellorini (Un violon sur le toit, comédie musicale de Joseph Stein et Jerry Bock, L’Opérette imaginaire de Valère Novarina) ; de Cécile Maudet (La Bastringue de Karl Valentin) ; de Côme de Bellescize (Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès, Les errants de Côme de Bellescize) ; de Claude Buchvald (Falstafe, de Valère Novarina, d’après Henri IV de Shakespeare) ; de Marion Guerrero (Orgueil, poursuite et décapitation de Marion Aubert) ; de Valère Novarina (L’Acte inconnu, Cour d’honneur d’Avignon, Le Vrai Sang, Théâtre de l’Odéon, L’Atelier Volant). Avec le Collegium Marianum, ensemble baroque de Prague, il crée Scapinove, adaptation pour trois acteurs des Fourberies de Scapin de Molière. En 2006, il entame sa collaboration avec Pierre Guillois au Théâtre du Peuple à Bussang : Noël sur le départ, Le ravissement d’Adèle de Rémi de Vos, Le Gros, la Vache et le Mainate.
Il est co-auteur et interprète de Ô Carmen, opéra clownesque mis en scène par Nicolas Vial, créé en 2008 et qui a été présenté plus de 180 représentations et notamment à deux reprises au Quartz. En 2014, dans le cadre des Sujets à Vifs SACD / Festival d’Avignon, il conçoit et interprète Religieuse à la Fraise avec la chorégraphe et danseuse Kaori Ito. La même année, il co-écrit avec Pierre Guillois Bigre, mélo burlesque créé au Quartz de Brest dans lequel il est également interprète, et en tournée actuellement. Dans le cadre des Humanités 2015 au Quartz, il crée avec Marie-Laure Caradec, Queliverzan, une proposition théâtrale interprétée par des élèves de CP de Brest. En 2015, il conçoit et interprète UBU d’après Alfred Jarry au Festival d’Avignon In.
Artiste associé au Quartz, il a ouvert la saison 2015/2016 avec Aube, Zénith, Crépuscule en septembre aux côtés des deux autres artistes associés, Marcela Santander Corvalán et Erwan Keravec. En janvier 2016, il a joué dans Fumiers de Thomas Blanchard créé au Quartz.

infos pratiques

lun 29 : Le Fourneau/mar 1er : Parvis du Quartz/mer 2 : Bibliothèque Universitaire de Lettres

30 mn
GRATUIT

video

distribution

Conception artistique Kaori Ito, Olivier Martin-Salvan
et Benjamin Lazar
Interprétation Kaori Ito et Olivier Martin-Salvan
Assistanat chorégraphique Gabriel Ken Yoeng Wong
Collaboration aux costumes Julia Brochier
Régie Mathilde Hennegrave

Production et diffusion Colomba Ambroselli
Production Tsen Production
Coproduction SACD / Festival d’Avignon (créé en 2014 dans le cadre de Sujets à Vif) ; Le Quartz, Scène nationale de Brest ; Festival Paris quartier d’été
Avec le soutien du Centre National de la Danse ; de la Ménagerie de Verre, dans le cadre de Studiolab ; du Théâtre Athénée Louis Jouvet
Remerciements Séverine Chavrier, Julien Mages, Benjamin Pech et Corinne Petitpierre
Olivier Martin-Salvan est artiste associé au Quartz, Scène nationale de Brest depuis septembre 2014, et accompagné par Tsen productions
La Cie Kaori Ito est accompagnée par Playtime.

Tournée :
Les 10, 11, 12, 13, 24, 26, 27 mars 2016 : Festival (Des)illusions, Le Monfort Théâtre, Paris
Les 26 et 27 mars 2016 : Festival Séquence danse, Le Centquatre, Paris